lundi 25 novembre 2013

Isabelle Pandazopoulos "La Décision"



Ouch ! Une fois ouvert, difficile de refermer ce livre coup de poing !  

Cours des maths pour la classe de terminale S. Louise se sent mal, elle quitte le cours et se rend aux toilettes du lycée où elle donne naissance à un petit garçon. Déni de grossesse. La nouvelle tombe comme un couperet. Personne ne s'était rendu compte de cette grossesse, pas même Louise. Lorsqu'on lui demande qui est le père, Louise affirme qu'elle n'a jamais eu de relations sexuelles avec qui que se soit. Son affirmation est si invraisemblable... Louise dit-elle la vérité ?
Cette histoire est racontée à plusieurs voix, Louise, sa mère, son père, la psychologue, l'éducatrice, ses amis... Isabelle Pandazopoulos aborde avec un ton juste et beaucoup de délicatesse des sujets complexes. 

A partir de 14-15 ans.
A lire, le premier roman de Isabelle Pandazopoulos, On s'est juste embrassés

Alain Poirier, proviseur.
[...] Quand on est arrivés dans les toilettes, j'ai dit à Samuel de rejoindre ses camarades de classe. J'ai fermé cette porte et je me suis approché. 
J'ai vu sa main qui gisait inerte sur le sol et dans son sang. J'ai repoussé aussi loin que j'ai pu la panique que j'ai sentie monter, j'étais pris de vertiges, j'ai sorti le petit canif que j'ai toujours sur moi et je l'ai glissé dans le chambranle de la porte pour faire sauter le loquet. Je n'arrêtais pas de parler, de l'appeler, de lui dire ne pas s'inquiéter, que je m'occupais de tout, je m'entendais respirer, souffler, mon cœur cognait dans ma poitrine, dans ma tête, mes mains tremblaient contre ma volonté. Il m'a fallu enlever la porte de ses gonds, le corps de Louise bloquait l'entrée. Je l'ai fait, je l'ai posée dans un coin, je me suis retournée et puis j'ai vu. 
Cette petite chose qu'elle avait sur son ventre. 
Un bébé. 
Je me suis assis à côté d'eux. J'ai pris leur pouls. Ils étaient vivants. La mère et l'enfant. Louise avait dû s'évanouir. J'ai passé un peu d'eau sur son visage mais ça ne servait à rien. Je me sentais inutile. Je n'osais pas... Je me suis mis à pleurer. Et puis j'ai pris l'enfant dans mes bras et je l'ai serré contre moi pour le réchauffer. J'ai entendu son cœur battre contre le mien. Je ne pensais plus à rien. Pendant quelques instants, la seule chose qui a compté, alors que j'étais assis par terre dans les toilettes, les mains pleines de sang, c'est de sentir que cet enfant vivait."

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