jeudi 24 janvier 2013

Kathleen Karr "La longue marche des dindes"


Ce roman paru en 1998 aux États-Unis s'adresse à un large public dès 13 ans jusqu'à 99 ans.

1875. Simon, 15 ans, souvent appelé "cervelle de paon" se voit refuser l'entrée au CE2 après avoir quadruplé son CE1. Qu'à cela ne tienne, ce jeune garçon décide de monter sa propre affaire en achetant 1000 dindes avec l'aide de son enseignante, Miss Rogers, et de les conduire jusqu'à Denver où elle se vendent 5 $ pièce contre 25 cents dans son Missouri natal. 

Ce roman d'initiation livre toute le courage et la détermination de Simon qui va devoir faire face à de nombreux obstacles tout au long du chemin mais aussi bénéficier de l'entraide et la solidarité de certains. Plongée dans la culture et l'histoire des États-Unis au travers de la conquête de l'ouest, des réserves indiennes, de l'esclavage et du self made-man.

"Quand le jour s'est levé, je n'ai pas eu besoin de m'occuper de mes dindes. Elles descendaient déjà en vol plané des arbres où elles s'étaient nichées, elles grattouillaient l'herbe, et quelques-unes prenaient même toutes seules la route de l'Ouest. Je n'avais jamais vu de volailles aussi enragées de voyager. 
Alors, naturellement, nous avons avalé en toute hâte notre petit déjeuner de café et de lard grillé. Pendant ce temps, Emmett [le chien] s'amusait comme un fou à empêcher ces fichues dindes de partir pour Denver avant nous."



dimanche 20 janvier 2013

Jihad Darwiche "Sagesses et malices de Nasreddine, le fou qui était sage"





 Sagesses et malices de Nasreddine est un recueil de petits contes plus drôles les uns que les autres. Nasreddine Hodja est un personnage très célèbre dans le monde arabo-musulman, il est également connu sous le nom de Djeha. Au fil des histoires, Nasreddine se révèle tour à tour stupide, malin et rusé comme un renard.

"D'où vient le son ?
Un voyageur, qui avait entendu parler de la sagesse de Nasreddine Hodja, vient un jour pour le défier. Il demanda un sceau d'eau et du charbon. Il fit du feu, chauffa le charbon, puis jeta la braise dans l'eau; on entendit un "pschiiitt".
-Le son "pschiiitt" qu'on entend, vient-il de la braise ou bien de l'eau ?
Nasreddine réfléchit longtemps. L'assemblée attendait sa réponse en retenant son souffle. Soudain il se leva, s'approcha du voyageur et, sans prévenir, lui donna une claque magistrale sur la nuque :
-Et le "clac" que nous avons entendu, dit Nasreddine, vient-il de ma main ou de ta nuque ?"
Ana Ana est la petite sœur de Pico Bogue, elle a désormais ses albums à elle toute seule ! Accompagnée des ses six doudous, elle évolue dans son monde toujours avec humour.
Deux titres sont parus. Dans Douce nuit, elle est captivée par la lecture de son livre et empêche ses doudous de dormir. Dans Déluge de chocolat, Ana Ana et ses doudous se lancent dans la réalisation d'un gâteau au chocolat, tous aux abris !
Ces BD destinées aux plus jeunes sont plus proches de l'album que de la BD. Il n'y a pas plusieurs gags comme dans Pico Bogue mais une histoire qui se lit d'un seul trait.
A partir de 4-5 ans.




jeudi 17 janvier 2013

Emmanuel Guibert "L'enfance d'Alan"





 Après la guerre d'Alan, on retrouve Alan Cope qui nous parle cette fois-ci de son enfance dans l'Amérique des années 20-30. 
Alan Cope n'a pas eu une vie hors du commun, son récit est cousu de petites anecdotes sur sa famille, son regard d'enfant, à première vue banales mais néanmoins captivantes car ce monsieur possède un vrai talent de conteur. Emmanuel Guibert a compilé ces tranches de vie et les a mises en images avec soin. 



mardi 15 janvier 2013

Mathias Enard "Rue des voleurs"

  

Rue des voleurs à Barcelone. C'est là que Lakhdar va arriver après bien des mésaventures. 

Le roman débute à Tanger, le jeune marocain vit ses premiers émois avec sa cousine, tous deux font ce que seul le mariage autorise, or Lakhdar et Meryem ne sont pas mariés. Sa famille le répudie. Lakhdar va essayer tant bien que mal de s'en sortir. Bassam, son ami d'enfance va suivre une toute autre voie... leurs chemins vont se séparer puis se recroiser.

Rue des voleurs est un roman sombre sur l'amour, l'amitié. Très en phase avec l'actualité politique et économique, il brosse un portrait de la jeunesse méditerranéenne aussi bien à Barcelone, avec le mouvement des indignés où chômage et rigueur touchent de plein fouet la population, qu'au Maghreb où les intégristes imposent un islam radical. 

On s'attache à Lakdhar, jeune garçon naïf, fils répudié, esclave moderne, ami enrôlé, amoureux transi que tout englouti, cette vie qu'il semble subir, parce qu'il n'est pas au bon endroit au bon moment. Jusqu'à la toute fin où il va agir...

"Les villes s'apprivoisent, ou plutôt elles nous apprivoisent; elles nous apprennent à bien nous tenir, elles nous font perdre, petit à petit, notre gangue d'étranger; elles nous arrachent notre écorce de plouc, nous fondent en elles, nous modèlent à leur image [...] finalement Barcelone, Londres ou Paris nous dressent comme des chiens. Nous nous surprenons un jour à attendre au passage piéton que le feu soit vert; nous apprenons la langue, les mots de la ville, ses parfums, sa clameur..."



vendredi 4 janvier 2013

Anne Percin "Comment (bien) rater ses vacances"


Voilà un roman très drôle, plein de réparties.

Juin. Les discussions concernant les vacances de la famille Mainard sont entamées. Les parents ont prévu un séjour en Corse cet été. Leurs enfants Maxime, 17 ans et Alice sa petite sœur ont bien envie de passer leurs vacances sans leurs parents. Alice opte pour une colonie de vacances avec sa copine. Maxime sans projet particulier, décide de passer ses vacances chez sa grand-mère à 10 minutes de chez lui en région parisienne. Des vacances plutôt tranquilles se profilent pour lui, c'est sans compter le malaise cardiaque de sa grand-mère qui viendra tout bousculer et où Maxime devra se débrouiller seul...

Anne Percin dresse le portrait d'un ado quelconque, Maxime n'est pas un mec à la popularité galopante dans son lycée. Il a bien quelques amis mais ne s'organise pas pour autant des vacances avec eux, il n'a pas de copine et ne semble pas pressé d'en avoir. Son personnage est attachant, il a beaucoup d'humour, une imagination débridée qui le conduisent à partir dans des délires tordants et dans lesquels on se laisse volontiers embarquer, comme sa correspondance imaginaire adressée à ses parents :
"Chers parents,
Mon stage de survie en milieu hostile se passe bien, merci. J'espère que vous n'êtes pas trop morts, rapport aux frais de rapatriement qui doivent coûter bonbon depuis la Corse. Sinon moi ça va, j'ai mangé Hector [le chat de sa grand-mère] mais pas tout d'un coup, j'en ai congelé un bout pour le mois prochain. Heureusement que j'ai l'eau-de-vie de Mamie, ça m'aide à tenir. Si jamais vous ne reveniez pas, ce serait sympa de m'envoyer un mandat parce que la prostitution masculine, ça marche pas trop dans le quartier. bon, ben je vois laisse, c'est l'heure de ma piqûre d'héroïne.
Gros bisous
Votre fils bien-aimé, Maxime." 

Maxime va grandir au fil du récit et entrer à grands coups de pieds aux fesses dans l'âge adulte
Le roman est truffé de références au cinéma, à la littérature et à la musique.

Pour les fans : il existe un tome 2  : "Comment (bien) gérer sa love story" et un tome 3 : "Comment devenir une rock star (ou pas)"