jeudi 26 décembre 2013

Béatrice Alemagna "Bon voyage bébé"


Bébé part en voyage. Il prépare sa valise pour son départ : le biberon, le doudou, son livre préféré... Une fois propre et sa tenue enfilée, Bébé dit au revoir au chat, à Papa, à Maman. 
Voici une façon originale d'aborder le rituel du coucher avec des illustrations tout en douceur. La quatrième de couverture reprend tous les objets de Bébé qui apparaissent dans l'histoire sous forme d'imagier.
Cet album a été offert par le conseil général de l'Ardèche à tous les enfants nés dans ce département. 


 "Papa me change : il faut être propre pour voyager." 


 "Maman murmure : "bon voyage bébé." 
Elle allume le moteur.


"Et puis ça y est, je pars."

mardi 24 décembre 2013

Colin Thibert "Le bus 666"


Comme chaque matin Chloé prend le bus qui la conduit au collège mais ce matin elle ne tarde pas à s'apercevoir qu'il se passe des choses inhabituelles dans le bus... Au volant se trouve un chauffeur sans tête, ayant juste un crâne de mort coiffé d'un bonnet rasta et pour une voisine une vieille dame à l'air inoffensif qui s'avère être une sorcière. Chloé n'est pas monté dans le bus 66 mais dans le bus 666 ! Toutes sortes de créatures se présentent à elle : des ogres, des zombies joueurs de poker, un diable chaussé de bottes mexicaines en peau d'iguane qui se prend pour un rocker, des gnomes, des fantômes... Comment Chloé va-t-elle expliquer son absence à ses parents, comment retourner chez elle ?
A la fois drôle et inquiétant, on ressort de cette lecture sans avoir eu des explications à tout ce qui s'est passé laissant ainsi une porte ouverte à l'intrigue et à l'imaginaire du lecteur. On se délecte à la lecture de mots "compliqués" : scolopendres, masure, idéogramme, pourpoints, frondaisons qui éveilleront la curiosité des jeunes lecteurs
A partir de 8-9 ans
Dans la collection "En voiture Simone" où a été publié la chouette série Les cousins Karlsson  de Katarina Mazetti

"Les premières notes de Hoochie Coochie Man se sont fait entendre; un téléphone portable incrusté d'opales et de turquoises est apparu dans sa main.
-Lucifer, j'écoute...
Il y avait donc du réseau dans cette mine ?! Son téléphone à l'oreille, Lucifer allait et venait en faisant de grands gestes, lançant des chiffres, parlant contrats. Finalement, il a refermé le clapet du téléphone d'un coup sec en déclarant : 
-Mon agent est un crétin ! Si ça continue comme ça, je vais négocier mes concerts moi-même ! Bon, je vais régler le problème et je reviens. Fais comme chez toi en attendant. 
Le cœur battant, j'ai sorti mon portable et composé le numéro de la maison.

"Vous êtes sur le réseau privé de Lucifer. Nous ne pouvons donner suite à votre appel..." 
J'en aurais pleuré. Progressivement, je me suis ressaisie. Il ne servait à rien de geindre sur mon sort, il fallait affronter la situation et trouver un moyen de m'en sortir."

dimanche 22 décembre 2013

J. M. G. Le Clézio "Le chercheur d'or"


Alexis a 8 ans lorsqu'il assiste à l’effondrement des projets familiaux. 1892, un terrible cyclone s'abat sur Maurice détruisant la turbine dans laquelle son père avait placé les derniers deniers de la famille en vue d'électrifier une partie de l'île. Ils sont contraints d'abandonner le domaine du Boucan où ils vivent. 
Cette tragédie est le point de départ d'une vie chahutée pour le garçon devenu jeune homme, il n'aura de cesse de retrouver sa vie d'antan au Boucan. Alexis poursuit les rêves les plus fous de son père et part en quête d'un trésor de corsaire à Rodrigues où il rencontrera Ouma.
Ode à la nature et à l'amour, Le Chercheur d'or est un livre magnifique où il est question de solitude, d'orgueil et de nostalgie. Alexis, parviendra-t-il à faire le deuil de son enfance au Boucan ?

jeudi 28 novembre 2013

Timothée de Fombelle "Victoria rêve"





Les rêves de Victoria l'emmènent loin, très loin de ce quotidien monotone qui rythme ses journées à Chaise-sur-le-Pont entourée de ses parents dont la seule excentricité est d'avoir, un soir, dansé un tango dans leur salon. Le père de Victoria porte des costumes couleur pigeon et travaille sur la production de pâté en tube à l'usine Manupadec. Pour échapper à l'ennui, Victoria a des rêves plein la tête, elle imagine qu'elle se bat avec un ennemi au visage tatoué à bord d'un bateau pirate, qu'elle possède un singe apprivoisé dans sa poche ou bien qu'elle porte un chapeau de mousquetaire pour se promener sous la lune.
Victoria est une enfant solitaire, elle n'a pas vraiment d'amis. Les murs de sa chambre ne sont pas recouverts de posters de chanteurs mais de livres qui nourrissent son imaginaire débordant. Or, depuis quelques jours Victoria constate que certains de ses livres ont disparu, son enquête va la mener du côté des Cheyennes et de Big Buffalo...

Le dernier roman de Timothée de Fombelle (lire l'excellente série en deux tomes Vango) est plein d'humour. Cette histoire moins légère qu'elle n'y paraît s'avère très touchante.

A partir de 9-10 ans

"Tous les deux savaient que Victoria ne passait jamais chez personne. Elle n'avait pas d'amis au sens habituel de ce terme pour des parents, ce mot "ami" qui caractérise toute personne avec laquelle leur enfant écoute de la musique en chaussettes dans une chambre pendant des heures en faisant les pieds aux murs.
Si Victoria avait des amis, ils portaient des katana de samouraï, des perruques poudrées, ou ils hantaient la jungle d'Amazonie avec des peintures de guerre. Si elle avait des amis, ils passaient à travers les murs et les pages des livres, ils sortaient le soir de sa penderie et s'appelaient Foster, l'éléphant à poil long échappé d'un cirque , ou Juana la petite danseuse espagnole qui parcourait la Russie."

lundi 25 novembre 2013

Isabelle Pandazopoulos "La Décision"



Ouch ! Une fois ouvert, difficile de refermer ce livre coup de poing !  

Cours des maths pour la classe de terminale S. Louise se sent mal, elle quitte le cours et se rend aux toilettes du lycée où elle donne naissance à un petit garçon. Déni de grossesse. La nouvelle tombe comme un couperet. Personne ne s'était rendu compte de cette grossesse, pas même Louise. Lorsqu'on lui demande qui est le père, Louise affirme qu'elle n'a jamais eu de relations sexuelles avec qui que se soit. Son affirmation est si invraisemblable... Louise dit-elle la vérité ?
Cette histoire est racontée à plusieurs voix, Louise, sa mère, son père, la psychologue, l'éducatrice, ses amis... Isabelle Pandazopoulos aborde avec un ton juste et beaucoup de délicatesse des sujets complexes. 

A partir de 14-15 ans.
A lire, le premier roman de Isabelle Pandazopoulos, On s'est juste embrassés

Alain Poirier, proviseur.
[...] Quand on est arrivés dans les toilettes, j'ai dit à Samuel de rejoindre ses camarades de classe. J'ai fermé cette porte et je me suis approché. 
J'ai vu sa main qui gisait inerte sur le sol et dans son sang. J'ai repoussé aussi loin que j'ai pu la panique que j'ai sentie monter, j'étais pris de vertiges, j'ai sorti le petit canif que j'ai toujours sur moi et je l'ai glissé dans le chambranle de la porte pour faire sauter le loquet. Je n'arrêtais pas de parler, de l'appeler, de lui dire ne pas s'inquiéter, que je m'occupais de tout, je m'entendais respirer, souffler, mon cœur cognait dans ma poitrine, dans ma tête, mes mains tremblaient contre ma volonté. Il m'a fallu enlever la porte de ses gonds, le corps de Louise bloquait l'entrée. Je l'ai fait, je l'ai posée dans un coin, je me suis retournée et puis j'ai vu. 
Cette petite chose qu'elle avait sur son ventre. 
Un bébé. 
Je me suis assis à côté d'eux. J'ai pris leur pouls. Ils étaient vivants. La mère et l'enfant. Louise avait dû s'évanouir. J'ai passé un peu d'eau sur son visage mais ça ne servait à rien. Je me sentais inutile. Je n'osais pas... Je me suis mis à pleurer. Et puis j'ai pris l'enfant dans mes bras et je l'ai serré contre moi pour le réchauffer. J'ai entendu son cœur battre contre le mien. Je ne pensais plus à rien. Pendant quelques instants, la seule chose qui a compté, alors que j'étais assis par terre dans les toilettes, les mains pleines de sang, c'est de sentir que cet enfant vivait."

lundi 11 novembre 2013

Johan Harstad "172 heures sur la Lune"




La NASA lance un grand concours destinés aux 14-18 ans à travers le monde pour gagner un séjour de 172 heures sur la lune en compagnie d'astronautes chevronnés. Des millions de jeunes tentent leur chance. Les grands gagnants sont : Mia, 16 ans, norvégienne; Midori, 16 ans, japonaise et Antoine, 17 ans, français. Ils quittent leur pays pour suivre un entraînement de trois mois à Houston avant le décollage de la fusée. 

Difficile de parler de ce roman sans trop en dévoiler... Le résumé, la couverture et le thème laisse penser qu'on est en plein dans un univers de science-fiction, pourtant 172 heures sur la Lune n'est pas un roman de SF pur, des phénomènes paranormaux vont apparaître au fil des pages de ce roman haletant. 
L'écriture souffre de quelques répétitions et longueurs, les 200 premières pages sont un peu laborieuses, mais accrochez-vous, vous ne serez pas déçus par ce livre inspiré de faits réels totalement prenant et angoissant. 

A partir de 13-14 ans.

"Et les uns à la suite des autres, l'équipage s'extirpa du module et descendit sur la surface de la Lune. Midori avait toutes les peines du monde à trouver un appui stable. La combinaison qui lui paraissait énorme, compliquait la locomotion. A chaque mouvement, elle était obligée de donner à son corps les instructions sur ce qu'il devait entreprendre, mais il ne semblait pas en état de suivre ses ordres. Tout à coup, elle sentit une main empoigner son talon et la guider au bas de l'échelle tout en entendant dans l'intercom Nadolski lui dire " Je te tiens". La minute suivante, elle avait les deux pieds solidement plantés dans la poussière grise."

dimanche 27 octobre 2013

Stéphane Servant "Le coeur des louves"

Stéphane Servant a écrit beaucoup d'albums pour enfants et quelques romans pour adolescents. Le cœur des louves est son dernier roman publié dans la collection DoAdo mais il aurait aussi bien pu paraître dans la Brune, collection au Rouergue pour les adultes. 

La couverture représente bien l'ambiance de ce roman sombre se déroulant au cœur des montagnes sauvages et entre les vieilles pierres d'un village où se logent des secrets enfouis depuis des années.
Célia a 15 ans, elle arrive seule dans le village où vécut sa grand-mère et qui a vu grandir sa mère, devenue une célèbre écrivaine. De page en page, on découvre l'histoire de ces trois générations de femmes au destin lié, un lourd héritage pour Célia qui va devoir dénouer un à un les fils de ce passé flou. Stéphane Servant est un formidable conteur à l'écriture précise, on se laisse guider et on plonge dans les 500 pages de ce roman peuplé de loups et de croyances.

"Nous cherchons tous à nous libérer du passé. Nous tentons, jour après jour, de graver par-dessus ce qui été gravé [...] Mais les fantômes ne reviennent pas. Ils dansent à la périphérie de notre vision et jamais nous ne pourrons les ramener dans nos bras. Le passé est un mausolée inaccessible. On peut tenter de le comprendre. En apprécier les formes, les dimensions, le sens. Mais il nous est interdit d'y pénétrer. Sous peine de nous perdre et d'errer sans fin dans un labyrinthe de doutes à la poursuite de ceux qui reposent là sans jamais parvenir à les rattraper. Non, c'est du futur qu'il faut se libérer, Catherine. Se libérer maintenant. Il te semblera que les chaînes sont lourdes comme des siècles. Mais il suffit de regarder devant pour les sentir se disloquer. La peur du vide nous empêche d'être au monde."

A partir de 15 ans.

dimanche 13 octobre 2013

Annelise Heurtier "Sweet sixteen"





Sweet sixteen est une locution pour parler du seizième anniversaire d'une jeune fille, évènement important dans la culture américaine qui marque le passage vers l'âge adulte. Un anniversaire loin d'être doux pour Molly. Fin des années 50, les États-Unis sont divisés entre les ségrégationnistes et les progressistes. Molly et huit lycéens noirs intègrent pour la première fois un établissement scolaire réservé aux blancs. Ils vont devoir affronter le rejet, les brimades,les humiliations et les insultes. 

Roman court inspiré de faits réels, Sweet sixteen est une histoire à deux voix, celle de Molly dont le quotidien vire à l'enfer et celui de Grace, élève blanche dans la même classe qu'elle, à prime abord plus intéressée par les garçons et par sa garde-robe mais qui au fil des pages va entrer en résistance. Évitant tout manichéisme, ce roman met en lumière les difficultés que chacun peut rencontrer dans une société sclérosée, bâtie sur des acquis infondés. Mais rien n'est immuable, Molly s'imagine qu'un jour le président des États-Unis sera peut-être noir, et pourquoi pas ? Les étudiants devenus septuagénaires ont été invités par Barack Obama lors de la soirée de son investiture en 2008.

"-Mais regardez-la, souffla Brook en secouant la tête. Mais regardez comme elle est habillée ! Et ses cheveux  ?
Dorothy pouffa. On n'avait pas idée d'avoir des cheveux pareils
Judy murmura :
-Vous exagérez, je ne la trouve pas si moche, moi...
Brook et Dorothy se retournèrent brusquement. Brook demanda en articulant exagérément, comme elle se serait adressée à une attardée :
-Pardon ?
Judy rougit si fort que Grace en eut pitié pour elle. Elle répondit à sa place pour détourner l'attention :
-Il est presque dix heures, ça ne va pas tarder à sonner. Vous croyez qu'elle va venir en sport avec nous ?
Un flash traversa les yeux de Dorothy :
-Elle ne va quand même pas utiliser nos douches... et nos toilettes ? 
Brook secoua ses boucles :
-Impossible ! C'est interdit par la loi !
-C'est vrai, depuis le temps, ils auraient pu en construire d'autres, pointa Grace en entendant la sonnerie"

samedi 21 septembre 2013

Jean-Hugues Oppel "Ippon"


Amateurs de frissons et lectures à grandes sensations, jetez-vous sur ce livre ! 

Sébastien, 13 ans passe la soirée avec sa nounou, un peu grand pour être gardé par la jeune et jolie étudiante blonde, penserez-vous, mais Justine, c'est son prénom, aide aussi Sébastien à faire ses devoirs et rassure par sa présence la mère de Sébastien, très maman-poule.
Tout se déroule comme d'habitude jusqu'à ce que Sébastien, inquiet de ne pas voir Justine revenir avec le verre d'eau qu'il lui a demandé, décide de descendre dans la cuisine. Il trouve le corps de sa baby-sitter étendu au sol dans une mare de sang. Un tueur est en ce moment même dans la maison, Sébastien est sa prochaine victime...

Ippon a été publié pour la première fois en 1993, ce titre sélectionné par le ministère de l'éducation nationale est un classique de la littérature jeunesse, remarquable de par la qualité de son écriture et son intrigue. 
A noter d'autres titres de Jean-Hugues Oppel dans la nouvelle collection "Fais-toi peur" : "Dans le grand bain", "Nuit rouge", "Tigre ! tigre ! tigre !"

A partir de 10-11 ans, bons lecteurs.



"Sébastien se plaque contre le mur, terrorisé. Des protubérances arrondies lui effleurent le sommet du crâne; une arête vive touche sa nuque.
Les fusibles du tableau électrique. C'est le boîtier rectangulaire du disjoncteur qui est venu lui chatouiller l'occiput.
Là-bas la silhouette se remet en marche. Un éclair d'argent luit, fugitif.
Sébastien agit d'instinct. Gifle à la volée l'interrupteur principal du coupe-circuit. Un relais claque en mèche de fouet.

Toutes les lumières s'éteignent. Le salon est plongé dans le noir.
La silhouette s'est immobilisée."

mardi 3 septembre 2013

Sara Pennypacker "La folle semaine de Clémentine"






Clémentine est une petite fille qui ne manque pas d'imagination. Elle trouve injuste que ses parents lui aient donné un nom de fruit et pas à son petit frère qu'elle n'hésite pas à rebaptiser Topinambour, Carotte, Epinard ou encore Haricot. Pas envie d'aller à l'école ? Il suffit d'expliquer à sa maman qu'on a les orteils crevassés ainsi qu'une inflammation des iris sans oublier l'arthrite, maladie très contagieuse, transmise par les postillons de Madame Jacobi, la voisine du dessus ! Clémentine est également très créative en matière de bêtises, ce qui lui vaut des visites régulières dans le bureau de Mme Pain, la directrice de son école.
3 autres tomes des aventures de Clémentine sont disponibles : Clémentine notre amie à tous, Clémentine a tous les talents, Clémentine et la lettre secrète.
A partir de 8 ans.

"L'année dernière, Polka a accouché de trois chatons dans le tiroir de ma commode. Heureusement que je le laisse toujours ouvert ! Mes parents m'ont permis de choisir leurs noms. Comme je sais que les noms les plus merveilleux du monde sont imprimés sur les étiquettes des produits qu'on range dans les salles de bains, j'ai emporté les chatons dans la nôtre et j'ai regardé autour de moi jusqu'à ce que je trouve ceux qui allaient bien. 
Fluor et Laxatif sont partis chez des gens qui ont répondu à l'annonce que papa a publiée dans le journal [...]"



mardi 13 août 2013

Tom Angleberger "L'étrange cas Origami Yoda"






Imaginez que vous soyez en sixième et que votre copain Dennis se balade dans tout le collègue avec une marionnette de papier à l’effigie de Yoda, prodiguant divers conseils aux uns et aux autres. Dennis c'est sans aucun doute le type le plus bizarre que Tommy ait jamais connu. Pas facile d'être populaire au collège notamment auprès des filles les soirs de bal avec ce drôle de garçon à ses côtés...
Faut-il écouter les prédictions et les conseils d'origami Yoda ? Un grand débat sépare le collège entre les pro et les anti Yoda. Ce petit bout de papier plié au bout du doigt de Dennis, ne serait-il pas un prétexte pour prendre confiance en soi et se lancer ?

Chaque chapitre est le récit d'un collégien sur son expérience auprès de Maître Yoda. Ce roman plaira sans aucun doute aux fans de "Journal d'un dégonflé". On y retrouve le même univers, un peu les mêmes thèmes, un texte aéré entrecoupé de commentaires et de petits dessins qui facilitent la lecture.

"Lire ce livre tu dois ! Trop drôle il est. Bien rigoler tu vas. Ne plus t'arrêter tu vas !"

A partir de 11 ans. 

Et pour ceux qui souhaitent réaliser un yoda en origami : 





dimanche 4 août 2013

R. J. Palacio "Wonder"


Deux couvertures pour ce livre publié chez Fleuve noir et chez Pocket junior. 
Livre pour lequel j'ai un peu hésité à publier ce billet... sans doute parce qu'il est marqué par une morale bien pensante propre à la culture américaine plutôt agaçante. Mais il faut dire aussi que lorsque je l'ai ouvert, je n'ai pas pu le refermer.

August joue au ballon, fait du vélo, mange des glaces comme tous les enfants de son âge pourtant il n'est pas un garçon ordinaire. Atteint d'une malformation faciale, son visage suscite regards, attitudes de gêne et de rejet. 
Ayant dû subir de nombreuses interventions chirurgicales dès son plus jeune âge entraînant à chaque fois des hospitalisations, August n'a jamais été à l'école, c'est sa mère qui lui donne des cours à la maison. La prochaine opération étant prévue dans 2 ou 3 ans les parents d'August lui propose d'aller dans un collège pour son entrée en 6e. 
L'entrée au collège est toujours un cap un peu difficile qui marque la fin de l'enfance vers l'adolescence, pour August, les épreuves seront doubles. Les élèves de son collège iront jusqu'à inventer la peste, maladie que l'on contracte si l'on touche August ou un objet que August a touché.
Ce roman est bouleversant, chacun des personnages (August, sa mère, sa sœur, ses copains) deviennent tour à tour les narrateurs de ce livre et donnent leur point de vue, les difficultés que eux aussi rencontrent (pas facile d'être rejeté par les autres parce qu'on est l'ami, la sœur du "monstre"). On est touché par la bienveillance des parents et de la sœur d'August bien que ce soit un chouilla enjolivé. 
Pas facile d'être différent, August est loin de correspondre aux canons de beauté qui plus est à un âge où il faut être populaire dans son collège en soignant son apparence (tenue vestimentaires, cheveux, maquillage, attitude...)

A partir de 11-12 ans.

Olivia la sœur d'August :
"J'ai toujours accepté le fait qu'August est spécial et qu'il a des besoins particuliers. Si je faisais trop de bruit en jouant et qu'il était l'heure pour lui de faire la sieste, je savais qu'il fallait que j'aille jouer ailleurs. Après ses opérations, il se sentait faible, il avait mal et il lui fallait du repos. Si je voulais que papa et maman viennent voir mon match de foot, je savais qu'il y avait neuf chances sur dix pour qu'ils ne puissent pas se libérer, August devant être conduit, par exemple, chez l'orthophoniste ou à l'hôpital pour une nouvelle intervention.[...] C'est comme ça que j'ai pris l'habitude de ne jamais me plaindre. J'ai aussi appris à ne pas déranger papa et maman pour des petites choses."



vendredi 26 juillet 2013

Julie Maroh "Le bleu est une couleur chaude"


Dans Le bleu est une couleur chaude, le lecteur découvre le récit de Clémentine, jeune lycéenne à travers les écrits de son journal intime, à l'âge des premiers émois amoureux. 
Après une relation avortée avec son petit ami, Clémentine rencontre Emma, une étudiante aux cheveux bleus dans un bar gay. De cette rencontre va naître une très belle histoire d'amour dans laquelle les jeunes filles vont surmonter les épreuves qui se présentent à elles : la rupture difficile d'Emma avec sa copine, l'acceptation de son identité pour Clémentine, le rejet de sa famille, de ses amis.
La qualité du récit et des dessins en noir et blanc relevés d'une touche de bleu rendent les émotions des personnages, colère, tristesse, joie très palpables. La scène où les parents de Clémentine surprennent Emma nue chez eux et découvrent ainsi l'homosexualité de leur fille est très forte, tout le récit se déroule en images, sans texte, soulignant la violence de cet épisode dans la vie de Clémentine. 



Cette BD a été portée à l'écran par Abdellatif Kechiche avec le film La vie d'Adèle, palme d'or à Cannes, sortie en octobre 2013.

Crisse et Besson "Kalimbo" T.1 Mata-Mata


Kalimbo, vieil éléphant quitte son clan pour rejoindre le cimetière des éléphants. En chemin, il croise une vieille connaissance : le lion Makoussa. Tous deux vont changer leurs plans afin de protéger un jeune zèbre séparé par accident de son clan, très vulnérable dans la dure loi de la savane. Déjouer donc les lycaons, le guépard, le crocodile et autres prédateurs en tout genre, mais c'est sans compter sur la participation à grands coups de becs de ces stupides volailles que sont les autruches Abigail et Adélaïde.
Joli graphisme, notes d'humour et personnages attachants font la réussite de cette BD qui n'est pas sans rappeler L'âge de glace, Kalimbo l'éléphant en Manny le mammouth avec son caractère sage et bougon qui contraste avec l'insouciance et l'enthousiasme du jeune zèbre (le bébé ou Ellie, la fille de Manny dans les différents opus de l'ère glaciaire).
A partir de 9 ans.


vendredi 28 juin 2013

Eric Shanower, Skottie Yung "Le magicien d'Oz"


Quelle joie de retrouver ce livre de mon enfance façon comic book ! 
Suite à une grande tempête, Dorothée, qui vit chez son oncle et sa tante dans une ferme du Kansas se retrouve au pays des Munchkins. Pour rentrer au Kansas, elle va devoir rejoindre la cité d'émeraude où vit le grand magicien Oz, le seul à pouvoir l'aider. Elle rencontre en chemin des compagnons de route : Le lion poltron , l'épouvantail sans cerveau et le bûcheron sans cœur...
Un bel objet soigné et fidèle à l’œuvre de L. Frank Baum 
A partir de 9-10 ans.




Malika Ferdjoukh, Cati Baur "Quatre soeurs"


Cette BD proche du roman graphique est adaptée de la série de romans de Malika Ferdjoukh. 
Quatre sœurs, en réalité elles sont cinq. 
Charlie, l'aînée de 23 ans se retrouve chef de famille suite à la disparition soudaine de ses parents dans un accident de voiture, elle s'occupe de ses quatre petites sœurs au sein de la Vill' Hervé, grande maison de famille en bord de mer. Chaque tome livre le récit de l'une d'elles. Pour ce premier tome, zoom sur Enid, la benjamine de 9 ans qui part enquêter sur la présence d'un fantôme à la Vill'Hervé.
Disputes, petits bonheurs, histoires d'amour, difficultés quotidiennes, jalousie, deuil des parents, grandes joies, on suit avec intérêt le quotidien des ces orphelines très attachantes.
Les illustrations rétro de Cati Baur sont superbes, les filles semblent tout droit sorties d'une autre époque, comme pour souligner la singularité de cette famille atypique. 
A partir de 10-11 ans.





dimanche 16 juin 2013

Elsa Valentin "Bou et les 3 zours"






Vous connaissez certainement l'histoire de Boucle et les 3 ours mais connaissez-vous celle de Bou ? 
Voici le célèbre conte revisité par Elsa Valentin dans un drôle de langue, savoureux métissage de néologismes, anglais, argot, italien... Un délice de sonorités accompagné des magnifiques illustrations d'Ilya Green.
A partir de 4 ans.


Sur le chemin, elle encontra le piaf qui lui dit :
- Jour petite Bou, ke tu fais ?
- Je groupis des flores, respondit Bou.
- Suis moi, petite Bou, je vais te montrer la flore bunita bellisima, dit le piaf.

Tatsu Nagata "Les sciences naturelles de Tatsu Nagata"





Albums documentaires présentant un animal par titre. Ici l'araignée. Des illustrations épurées, des textes courts instructifs et rigolos où l'auteur se met lui-même en scène de manière décalée. Autres titres disponibles : l'escargot, la taupe, la vache, le renard, le phasme, le ver de terre, l'ours, l'araignée... A découvrir également la collection "les carrés de nature" où Tatsu Nagata présente des animaux en fonction de leur environnement. Dès 4 ans.







Benjamin Chaud "Coquillages et petit ours"



Revoilà Papa ours et Petit ours ! Après Une chanson d'ours, Benjamin Chaud nous régale d'une nouvelle aventure dans laquelle Petit ours va à nouveau disparaître. Son papa ours et le lecteur partent à sa recherche à travers des doubles pages superbement illustrées à la manière d'un "Où est Charlie ?" destiné aux plus jeunes.
Un livre entre l'album et le livre jeu qui aborde le thème de la séparation sans trop d'angoisse car Papa ours n'est jamais très loin de Petit ours.
A partir de 3 ans.


Gilles Bachelet "Madame le lapin blanc"


Qui est vraiment le lapin blanc dans "Alice au pays des merveilles" ? Pourquoi est-il toujours en retard ? Pour en savoir plus, ouvrez ce livre et lisez vite le journal de son épouse : Madame le lapin blanc.
Un album pour les petits (pas trop petits) et pour les grands pour rire de la double lecture résidant dans le décalage texte/image. Un livre dans la même veine que les précédents albums de Gilles Bachelet "Mon chat le plus bête du monde", "Il n'y a pas d'autruches dans les contes de fées"...
A partir de 6 ans.
 



"Ici, tout le monde connaît tout le monde et les bavardages vont bon train. Lorsque j'achète un nouveau chapeau, toute la ville est au courant. Sauf, bien sûr, mon mari qui ne remarque jamais rien. Je pourrais tout aussi bien me promener avec un seau sur la tête. J'aimerais bien pourtant qu'il m'accorde, de temps à autre, un peu d'attention."

Muriel Bloch "Le schmat doudou"






Un conte de la tradition yiddish illustré par Joëlle Jolivet. Joseph reçoit à sa naissance une couverture faite par son grand-père, tailleur de métier dont il ne se sépare jamais. Un livre sur l'enfance ou comment renoncer à son doudou. Dès 5 ans.


dimanche 12 mai 2013

Daniel Keyes "Des fleurs pour Algernon"






Pourquoi n'avais-je pas encore lu ce classique de la science-fiction écrit dans les années 60 ? Roman magistral à lire de toute urgence si vous ne le connaissez pas.
Une équipe de scientifiques a réalisé des tests sur une souris. Une intervention médicale a permis de décupler son intelligence. L'équipe veut désormais tenter l'expérience sur l'humain. Ils font appel à Charlie Gordon, déficient mental. Charlie va développer d'incroyables capacités intellectuelles. Il s'éveille à tout ce qui l'entoure et comprend bien des choses sur son passé, sa famille.
Pour apprécier chaque page de ce livre, ne lisez pas la quatrième de couverture qui en dit beaucoup trop, ni la dernière page du livre qui vous révèlera tout.
Tout jusque dans l'écriture stylistique retranscrit l'état de Charlie, ses émotions, son intellect, sa maturité et fait de ce livre un roman très émouvant.

"Conte randu N°1

3 mars. Le Dr Strauss dit que je devez écrire tout ce que je panse et que je me rapèle et tout ce qui marive à partir de mintenan. Je sait pas pourquoi mais il dit que ces un portan pour qu'ils voie si ils peuve mutilisé. J'espaire qu'ils mutiliserons pas que Miss Kinnian dit qu'ils peuve peut-être me rendre un télijan. Je m'apèle Charlie Gordon et je travail à la boulangerie Donner. Mr Donner me donne 11 dolar par semène et du pain et des gâteau si j'en veut. J'ai 32 ans et mon aniversère est le mois prochain. J'ai dit au Dr Strauss et au proféseur Nemur que je sait pas bien écrire mes il dit que sa fait rien il dit que je dois écrire come je parle et come j'écrit les composisions dans la clase de Miss Kinnian au cours d'adultes atardé du colege Bikman où je vait 3 fois par semène à mes heure de liberté. Le Dr Strauss dit d'écrire bocou tou ce que je panse et tou ce qui m'arive mes e peux pas pansé plus pasque j'ait plus rien à écrire et je vais marété pour ojourdhui."

dimanche 5 mai 2013

Barbara Kingsolver "L'arbre aux haricots"


Il y a des auteurs comme Barbara Kingsolver qui reviennent régulièrement dans ce blog. Il y a une force dans l'écriture de cette femme qui embarque le lecteur dans un ailleurs, en refermant le livre, on est ébranlé. Avec Les yeux dans les arbres, elle nous offrait un voyage au Congo. 
Dans ce roman, nous sommes aux États-Unis. Marietta, une vingtaine d'année, quitte sa mère et son Kentucky natal où toutes les filles se retrouvent enceintes avant même de connaître leurs tables de multiplication, direction l'ouest, une nouvelle vie commence dans laquelle elle va s'appeler Taylor. 
Alors qu'elle traverse l'Oklahoma et s'arrête sur la parking d'un bar miteux, une femme lui confie une petite indienne âgée d'environ un an ou deux. L'arrivée de Turtle (parce qu'elle s'agrippe à elle comme une tortue) va totalement bousculer les certitudes de la jeune femme. 
Sous des dehors fantaisistes, Barbara Kingsolver aborde des thèmes profonds qui font osciller le lecteur entre rires et larmes. Taylor qui fuyait une maternité précoce se retrouve mère malgré elle. Au fil de ses rencontres, elle va découvrir la violence de ce monde et sortir de l'enfance. A force de courage et d'amour elle va surmonter une à une les épreuves qui se présentent à elles.

La suite des aventures de Taylor et Turtle dans "Les cochons au paradis"

"Mais sur cette terre rien n'est garanti, si on réfléchit bien, tu crois pas ? J'ai beaucoup pensé à tout ça. Tes enfants, ils sont pas vraiment à toi, c'est juste des gens dont tu essaies de t'occuper, en espérant que plus tard ils continueront à t'aimer et qu'ils seront toujours entiers. Ce que je veux dire, c'est que tout ce qu'on a, c'est comme un prêt, tu comprends ?
- Ouais. Comme les livres de bibliothèque. Tôt ou tard, il faudra les ramener."


jeudi 2 mai 2013

Christophe Cazenove "Cath & son chat"



Avis aux fans de chats, cette BD est pour vous ! Le chat de Cath (notez l'anagramme et le jeu de mot - cat) se nomme Sushi. Si l'on compte une moyenne d'une bêtise par gag soit à peu près une par page, Sushi totalise environ 45 bêtises par album ! De quoi se délecter et surtout bien rigoler. Dommage pour l'aspect trop rose girly qui risque d'en rebuter plus d'un, car cette BD s'adresse à tous, filles, garçons, petits et grands. L'humour présent dans les bulles est souligné par des détails dans les dessins à se tordre de rire. On retrouve toutes les attitudes si communes et familières à nos matous adorés qui, parfois il faut le dire, nous font voir rouge, ce que ne contredira pas le papa de Cath ! 
A partir de 8 ans.




jeudi 25 avril 2013

Johan Héliot série "Le Tempestaire", T.1 "La confrérie des naufrageurs"


La confrérie des naufrageurs est le premier tome d'une tétralogie fantastique remarquable.  

Nous sommes à Rédemption, ville portuaire où suinte la misère, la crasse et s'organise le trafic en tout genre, une ville dans laquelle pourrait évoluer Grenouille, le personnage de Süskind dans Le Parfum. Haggis est un personnage très influent et fortement redouté des habitants de Rédemption. Il tient une maison qui abrite des enfants abandonnés dès leur plus jeune âge par leurs parents, ces enfants possèdent tous un don qui se révèle vers l'âge de 12 ans mais que seul Haggis peut détecter très tôt. Jed est un tempestaire, il a le don de déclencher des tempêtes. Du statut de cadet, lui et ses amis vont devoir passer les terribles épreuves imposées par Haggis pour prétendre à la position d'aînés de la maison.
Johan Héliot avec son écriture ciselée, documentée, embarque ses lecteurs à bord d'un univers marin, venteux et envoûtant...
Dès 13 ans.

"Il demeura longtemps immobile, à scruter sa cible, s'imprégnant des moindres détails à mesure qu'elle se rapprochait. Entre ses mains, son fusil devint peu à peu le prolongement naturel de son corps. Le soleil finit par s'engloutir de l'autre côté du monde, jetant ses derniers feux sur l'océan comme on aurait lancé une poignée de poudre d'or à la surface d'un miroir ".

dimanche 17 mars 2013

Bernard Beckett "Genesis"






Anaximandre passe un examen de 5 heures devant trois examinateurs afin d'entrer à l'Académie. Son sujet d'examen : la vie et l’œuvre  d'Adam Forde (2058-2077). 
Adam Forde est né après l'instauration de la république de Platon. La république protège sa population insulaire derrière la grande barrière maritime de l'épidémie de peste qui s'est répandue dans le monde. Des miradors sont positionnés à différents endroits de l'île. Adam Forde, posté sur l'un des miradors a enfreint le règlement en n'abattant pas une personne extérieure qui tentait de gagner l'île...

Genesis est un roman de science-fiction original, bien écrit, rempli de considérations philosophiques et scientifiques qui ne le rendent pas facile à lire mais néanmoins captivant avec une fin inattendue !
A partir de 15 ans.

Anaximandre : [...] Bien entendu, il est facile de faire preuve de sagesse avec le recul, mais de notre propre point de vue aujourd'hui, il est clair que la seule peur qu'avait à redouter la population, c'était la peur elle-même. Le véritable danger que l'humanité a dû affronter pendant cette période à été le rétrécissement de son esprit.
Examinateur : Définissez l'esprit.
La voix de l'Examinateur était soigneusement modulée, un effet que l'on pouvait obtenir avec les filtres les moins onéreux. A ce détail près que le son ne provenait pas d'une quelconque technologie. C'était du contrôle, tout simplement.
Chaque silence, chaque hésitation : les Examinateurs remarquaient tout. C'était sans aucun doute, un moyen de faire leur choix. Anax se sentit tout d'un coup lente et banale. Elle entendait encore les derniers mots de Périclès. "Ils veulent voir comment vous allez réagir au défi. N'hésitez pas. Avancez vers la compréhension. Faites confiance aux mots. Sur le moment, cela paraissait si simple. Mais tout à coup, son visage se crispa et elle chercha ses mots comme un ami dans une foule, alors que la panique n'était qu'à un pas.
Anaximandre : Par l'esprit, je parlais de l'humeur majoritaire à l'époque. L'esprit humain permet d'affronter l'incertitude de l'avenir avec curiosité et optimisme. C'est la croyance qu'il y a une solution aux problèmes, tout comme aux différences, cela se rapproche de la confiance. Mais l'esprit est fragile. Il peut être entaché par la peur ou par la superstition. Vers les années 2050, au début du conflit, le monde avait sombré dans la crainte et les superstitions."