lundi 17 février 2014

Jeanne Ashbé "Attends, petit éléphant !"


"Tout vient à point à qui sait attendre". Petit éléphant veut aller dehors, pédaler sur son nouveau vélo tout de suite. Grand éléphant lui dit "Attends, je suis occupé".
Plus tard, Grand éléphant appelle petit éléphant à plusieurs reprises pour le goûter. Petit éléphant répond "Attends, je lis", "Attends je travaille", "Attends je joue". 
L'histoire se finit par un goûter et une balade à vélo, une façon très tendre d'aborder la patience, l'attente. L'éditeur a choisi de citer Francis Bacon sur la quatrième de couverture : "La fortune vend à qui se hâte une infinité de choses qu'elle donne à qui sait attendre".




Olivier Douzou "Reviens"




Un peu à la manière de Va t'en, grand monstre vert ! de Ed Emberley, le lecteur ordonne au monstre, au loup, à la sorcière... de partir. Fort de ce ton péremptoire, il est également muni d'un marteau qui lui permet de pulvériser ces personnages en terre cuite à l'aspect très effrayant. La petite lampe, quant à elle, diffusant une douce lumière reste là, ne bouge pas, ne se casse pas, si elle s'éteint, on hurle reviens ! Un très bel album pour exorciser ses peurs nocturnes.


 



mercredi 12 février 2014

Chloé Cruchaudet "Mauvais genre"






Au cœur des années folles, Paul et Louise s'aiment. Tout leur sourit mais à peine mariés, Paul doit partir sur le front de la grande guerre. L'horreur des tranchées s'impose à lui avec une seule idée : fuir. Paul se mutile la main afin d'être transféré à l'hôpital d'où il s'évade. Il rejoint Louise et trouve une planque. Très vite, l'enfermement lui pèse et Paul rêve de sortir. Un soir, après que Louise se soit déshabillée puis couchée, Paul enfile les vêtements de sa femme et s'offre une virée nocturne. Une vie de transgenre commence pour Paul qui devient Suzanne. 

Inspiré de faits réels, cette histoire rappelle le film de Xavier Dolan, Laurence Anyways abordant les différentes étapes et les épreuves par lesquelles passe le couple. Cette BD a obtenu le prix du public au festival d'Angoulême, prix bienvenu en ces temps de méprise autour de la théorie du genre à l'école. Quelle est la part de masculinité et de féminité en chacun de nous ? Une belle leçon de tolérance qui montre comment un travestissement octroyant la liberté devient un questionnement au plus profond du personnage sur son identité sexuelle.
 
Les belles planches dans les tons de rouge et noir accompagnent à merveille le texte, les touches de rouge soulignent certains détails comme un foulard, une jupe ou le vernis à ongle pour mettre en exergue la féminité des personnages, de même le sang en rouge et les séquences aux traits noirs accentuent la violence de la guerre et des disputes du couple.



dimanche 9 février 2014

Elise Fontenaille "Les trois soeurs et le dictateur"


Tout comme dans son roman Le garçon qui volait des avions, Elise Fontenaille met en scène des personnages qui ont réellement existé, plutôt méconnus en France et au destin hors du commun. 

Dans son dernier livre, elle a donc choisi de raconter l'histoire des sœurs Mirabal entrées en résistance contre le régime de terreur de Trujillo en République Dominicaine de 1930 à 1961.

La narratrice est une jeune californienne de 16 ans, petite fille de Minerva Mirabal, elle vient pour la première fois en République Dominicaine et y fait la connaissance de sa grand-tante qui va lui raconter l'histoire de ses trois sœurs.

Minerva Mirabal est adolescente lorsque le dictateur Trujillo l'a remarque. Son destin et celui de sa famille sont désormais entre les mains de ce fou sanguinaire et tout va se jouer aux dés, heureusement le sort est en faveur de la jeune fille mais pas pour longtemps...

Impossible de lâcher ce court roman de 71 pages. On en ressort muet d'admiration pour ces trois résistantes qui ont trouvé le courage de lutter contre l'inacceptable.

"Un jour, il n'est pas venu au rendez-vous... personne ne savait où il était passé. Ni Minerva, ni mon cousin, ni ses parents, ni ses camarades d'université...
Un mois plus tard, on a retrouvé son corps dans un fossé, affreusement torturé.
Quand elle a appris la nouvelle, Minerva a couru s'enfermer dans sa chambre. Elle n'en ai sortie que le lendemain, les yeux secs.
-J'aurais préféré qu'elle pleure, a dit maman, là je sens que quelque chose de terrible va nous arriver.
C'est à dater de ce jour - La mort de Pericles  - que Minerva est vraiment entrée en résistance."


dimanche 2 février 2014

Loïc Clément "Le temps des mitaines"


Arthur vient d’emménager aux Mitaines avec sa maman. Dans sa nouvelle école, on constate la disparition de plusieurs élèves le soir sur le trajet école-maison. Arthur et ses nouveaux amis mènent l'enquête et tentent de découvrir ce qui se cache derrière ces disparitions à répétition. Chacun des personnages de cette BD anthropomorphe est doté d'un pouvoir. Arthur est inquiet car le sien ne s'est pas encore révélé, alors que d'autres enfants de son âge ont déjà le leur.  

L'univers graphique très doux, haut en couleurs et mettant en scène des personnages animaux n'est pas sans rappeler celui de la série Hôtel étrange à la différence près que cette BD ne s'adresse pas aux plus jeunes avec ces 130 pages d'une lecture à suspens, remplie de considérations pré-adolescentes, des premiers émois amoureux à l'intégration au groupe. 

On aime le côté fantaisiste laissant la part belle au rêve, à l'imaginaire et à l'humour où l'arrosoir, le pot de miel servent de maison aux escargots et aux ours, les coquillages sont des téléphones. Pélagie la souris prend tout au pied de la lettre répond toujours à côté de la plaque, à l'inverse de Gonzague l'escargot intello dont les propos sont traduits par Willo la luciole pour les rendre compréhensibles aux autres.

A partir de 9-10 ans.