mercredi 2 avril 2014

Barbara Constantine "Et puis, Paulette..."


Et puis, Paulette... Un titre énigmatique tout au long de la lecture de ce roman qui ne dévoile sa raison d'être qu'à la toute dernière page ! 
Barbara Constantine livre un petit bijou de lecture empreint de sensibilité et d'humanisme. Comme dans ses autres romans, elle brosse le portrait de classes populaires en milieu rural confrontées à des difficultés sociales, financières et familiales.
Il y a Ferdinand, retraité et veuf, empêtré dans sa difficulté à exprimer ses sentiments, Marceline et sa grande blessure en travers du cœur si longue à cicatriser, et puis Guy, qui doit apprendre à vivre sans Gaby, sa femme et partenaire de toute une vie, sans oublier les inséparables sœurs Lumière, Simone, 88 ans, et Hortense, 95 ans, qui par moment débloque complètement. 
Tous, avec leurs petits et grands soucis vont cohabiter dans la grande ferme de Ferdinand, leur colocation de "vieux" va s'ouvrir aux jeunes générations sur un échange de bons procédés : offre gîte, blanchisserie et couvert contre entretien du potager ou soins infirmiers. Une nouvelle famille de cœur se constitue et s'organise.
Le retour aux choses simples, la terre, les animaux, l'écologie, le partage, l'entraide, la solidarité et les liens intergénérationnels sont des thèmes récurrents dans les romans de Barbara Constantine, comme pour nous rappeler que l'essentiel est là. On rit et on pleure à la lecture de cette histoire légèrement enjolivée mais si touchante. 

"Et Simone s'est bouché les oreilles en murmurant : Ça y est, elle recommence à débloquer, quand elle s'est mise à chanter à tue-tête : Aïm ségué aine ze rêne,  aïm ségué aine ze rêne, ouate e biou tiful fi léne, aïm rapi e gaine... Un hommage au film qu'elle ne ratait sous aucun prétexte quand il passait à la télé, au moment de Noël. Elle n'avait jamais très bien compris l'histoire, ni ce qu'ils baragouinaient dans leurs chansons, mais ça lui plaisait bien que des gens se mettent à danser et à chanter sous la pluie en ayant l'air content. Elle trouvait ça épatant. On voyait jamais personne faire ça dans la vraie vie. A part les enfants. Et encore, fallait pas que les parents soient dans les parages..."

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